Entre les recommandations officielles, les assiettes ultra-colorées vues sur Instagram, les menus équilibrés imprimés sur les frigos… et les enfants qui veulent manger uniquement des pâtes au beurre (sans fromage, mais dans l’assiette bleue, sinon c’est non), il y a parfois un monde.
Et si ce monde n’était pas une défaillance de la parentalité… mais simplement la vraie vie ?
Pourquoi on veut bien faire (et pourquoi ça nous épuise)
On veut tous que nos enfants grandissent bien, qu’ils soient en bonne santé, qu’ils aient de bonnes habitudes.
Et dans notre société, l’alimentation est devenue un marqueur de “bonne parentalité” :
🥕 Ton enfant mange des légumes = bravo.
🍟 Il réclame des frites = tu as “lâché prise” (sous-entendu… tu as raté quelque chose).
Ajoutez à ça les injonctions nutritionnelles, les étiquettes “bio”, “sans sucre ajouté”, “fait maison”, et ça y est : vous voilà en train de culpabiliser pour une compote industrielle et un sandwich jambon-fromage.
Mais rappelons une chose : personne ne peut tout faire parfaitement.
Et surtout pas tous les jours, avec le sourire, et un fond de quinoa.
Les enfants ont leurs raisons
La vérité, c’est qu’un enfant ne mange pas “comme un petit adulte”.
Il mange selon ses besoins, ses appétences, ses sensations… et son développement.
Et souvent, ces raisons nous échappent.
💡 La néophobie alimentaire (la peur ou le rejet des nouveaux aliments) est une étape normale du développement, autour de 2 à 6 ans.
💡 Les enfants neuro-atypiques peuvent avoir une perception des aliments amplifiée ou perturbée (odeur trop forte, texture désagréable, couleur qui les dérange…).
Et puis, il y a le besoin de routine. Cette fameuse phrase, entendue dans bien des cuisines : »Je veux manger la même chose qu’hier, mais pas dans la même assiette. Sinon c’est pas bon. »
C’est déroutant, oui.
Mais c’est surtout normal. Et temporaire.
Et si on changeait de regard ?
Plutôt que de batailler tous les soirs pour “équilibrer”, si on essayait de dézoomer un peu ?
✅ Il mange du pain tous les jours ? Très bien, on a déjà une base rassurante.
✅ Il ne veut que des pâtes, mais avec du beurre ou du fromage ? Bingo, y’a déjà des variantes.
✅ Il ne mange aucun légume ? Peut-être qu’il les touche, les regarde, les accepte dans son assiette… et c’est déjà une étape.
L’objectif : remettre du lien, pas du contrôle.
L’alimentation, ça se construit
Un enfant n’a pas besoin d’une assiette parfaite pour bien grandir.
Il a besoin de sécurité affective, de régularité, et d’un cadre souple.
Il a besoin qu’on lui fasse confiance, qu’on lui laisse le temps.
Le plaisir, la détente et la curiosité sont de meilleurs nutriments que le forcing ou la peur de mal faire.
En résumé…
Moins de pression. Plus de patience.
Moins de “il faut qu’il mange de tout”. Plus de “je suis là, et on avance à ton rythme”.
Et si ce soir, c’est coquillettes-fromage râpé dans l’assiette bleue,
et bien c’est aussi de la parentalité bienveillante 💛